Une journée sur le tournage d'une
série

« Bien que d’époque, la série Montmartre se veut moderne, introduit Estelle Boutière, l'une des deux productrices avec Aline Panel. L’objectif est de créer une série qui renoue avec les codes littéraires du 19^e siècle, à la manière du Comte de Monte-Cristo. » Pour donner vie au projet, elles ont travaillé avec une historienne et une équipe de scénaristes. Elles ont établi le budget, recherché les financements et fait les choix artistiques : lieux de tournage, acteurs, équipes techniques.  

« Mon travail, c’est de rendre réelle l’histoire racontée dans le scénario, explique Louis Choquette, réalisateur. Par mes choix de mise en scène, je transforme ce qui est écrit sur le papier en images. » Avant de tourner, il donne ses indications aux acteurs : « Il faut les guider dans la scène, pour qu’ils arrivent à la juste émotion. » Pendant la prise, le réalisateur visionne sur le moniteur les images filmées par le directeur de la photographie 

Reynald Capurro est le bras droit du réalisateur : « Mon rôle, c’est d’interpréter et de mettre en image sa vision. » Parfois, la scène à tourner exige un travail spécifique sur la lumière. « L’enjeu est de trouver le bon placement, comme pour cette séquence qui se joue à l’abri des regards entre deux personnages. Il faut garder des entrées de lumières, une douceur, un contraste entre les acteurs. »

L’équipe HMC (habillage, maquillage, coiffure) contribue à l’univers visuel de la série. « On propose des planches de tendances (palettes de couleurs, looks, coiffures...) pour chaque personnage », explique Sabine Fevre, chef maquilleuse. Sur le tournage, elle veille aux variations de peau des acteurs. « C’est un tissu vivant. Je dois m’adapter et faire en sorte qu’à l’image le teint des personnages reste intact. » La maquilleuse doit aussi créer certains effets : blessures, pleurs, sueur... 

Les scènes étant tournées dans le désordre, il faut un fil conducteur. C'est le rôle de la scripte. Mémoire du tournage, Stéphanie Le Jamtel dispose sur sa tablette des dialogues, photos et extraits de ce qui a déjà été tourné. « Avec ces rushes, je peux montrer aux acteurs les moments d’émotion que leurs personnages viennent de traverser dans les scènes précédentes. » À chaque prise, elle veille à ce que les répliques soient correctement dites, et s’assure qu’il n’y ait aucun faux raccord.

Éviter le faux raccord, c’est l’objectif du chef accessoiriste. Avant le tournage, il étudie le scénario avec le chef décorateur et note tous les besoins en accessoires. « Il faut que l'acteur tienne bien le même objet, dans la même position, à chaque prise, explique Christophe Serraze, accessoiriste de plateau. S’il y a une scène à table, je dois veiller au niveau de liquide dans les verres, aux flammes des bougies... Il y a un travail minutieux autour de la composition de l’image ». 

Un peu à l'écart du plateau, casque sur les oreilles, Philippe Welsh mixe les pistes son sur sa console en direct. Chaque couleur correspond à une entrée : la perche qui capte les dialogues, l'autre perche pour les sons d'ambiance, les micros pour les voix des acteurs. « Les micros sont souvent cachés dans leurs costumes, sous un bouton. » L'ingénieur du son doit s’adapter au ton et au volume des voix. 

Sur un tournage, le régisseur général assure l’ensemble de l’aspect logistique. « Il faut adapter chaque lieu, réfléchir aux endroits possibles, obtenir les autorisations, louer le matériel, témoigne Ben Dewaele. Je suis responsable du bon déroulement. » Barnum pour la direction de production, plateaux et décors, camions, cantine, loges des acteurs. Le lieu du tournage est une vraie petite ville !